Je fais un travail qui me sort de mes sentiers battus. Un travail qui reste collé à ma peau. Un travail qui s’accroche à ma personne, même après avoir posé mon sac dans le salon.

Me caresser la peau sous la douche à vouloir retirer la sueur d’une journée bien trop épuisante. Malgré tout, j’ai toujours certains regards, certains pleurs, certaines demandes qui s’agrippent à moi. La misère humaine comme seule collègue, celle avec qui je dois m’agencer, m’acclimater, m’habituer. Aucune discussion possible avec cette grande dame. Elle est là, elle est grande et elle s’arrange pour s’endormir auprès des plus démunis. Je fais un travail où je dois répondre à des urgences vitales, colmater des situations inévitables. Ici bas on passe notre temps à recoudre des corps et des âmes silencieuses. Muettes car cette société préfère ignorer ou cracher son venin. Sur l’humain, plutôt qu’aider son prochain. Ils savent brandir leurs grands livres quand ils le veulent. Avec rage, parfois je voudrais souffler. Prendre une pause, mais les vies défilent et ici c’est toujours morose.
Une fois que tu connais la vérité, il t’est difficile de retourner dormir.
Farrakhan
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Et certain.es dorment beaucoup trop profondément 🙂
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