Femmes : quand notre corps se mode et se démode


ADMIRER LES CORPS

Aphrodite de Cnide, Praxitèle, vers 400 avant J.C. Crédit photo : © Marie-Lan Nguyen / Wikimedia Commons

J’étais là, allongée sur le sable chaud et sous le soleil beaucoup trop brûlant pour ma peau si blanche. J’appréciais le paysage incroyable qu’offre une petite île aux Philippines : l’eau transparente et ces roches immenses plantées sur l’océan. Mon regard se perdait entre la douceur de la nature et la beauté des femmes qui se baladaient. Je n’étais pas seule, je venais de rencontrer deux hommes et nous avions décidé de voyager quelque temps ensemble. Entre une partie de carte, des bières et quelques minutes de bronzage, j’avais voulu montrer une femme à l’un d’eux. Je trouvais son maillot de bain cool et il m’était donc vital qu’il le sache ! Seulement voilà, comment lui indiquer la femme en question ? Il me fallait trouver une particularité. « Celle aux grosses fesses » avais-je balancé. Après avoir débattu si oui ou non ce maillot de bain était vraiment cool, l’homme en question avait répété « Celle aux grosses fesses ! » en riant. Par peur qu’il ait cru que c’était une critique ou un jugement de ma part, j’avais enchaîné « Ah non mais c’était pas critique, j’ai les mêmes qu’elle ! » en riant encore plus fort. « De toute manière les grosses fesses c’est à la mode en ce moment » m’avait-il répondu.

Je ne suis pas dupe, je vois bien toute la mascarade qui se joue autour de nos corps. Mais jamais on ne m’avait verbalisé les faits « Vos corps ne sont que mode, tels des textiles et des tissus qu’il faut déchirer, recoudre, colorer, décolorer, agrandir, rétrécir. » En France, nos peaux ne sont jamais assez blanches, trop noires, nos tailles ne sont jamais assez minces, trop grosses, nos fesses ne sont jamais assez hautes, trop plates, nos bouches ne sont jamais assez pulpeuses, trop fines, nos poils ne sont jamais assez supprimés, trop voyants, nos cheveux ne sont jamais assez découverts, trop masqués, nos poitrines ne sont jamais assez masquées, trop découvertes, nos corps ne sont jamais assez valides, trop cassés. Pourquoi se plier au protocole qui ne veut qu’effacer nos corps ? Puisque nous sommes de trop et que l’objectif de toutes ces injonctions, aussi instables soient-elles, n’est que de nous perdre pour mieux nous faire disparaître.


UN CORPS, CORPS MULTIPLES

En désirant parler des corps des femmes qui sont soumis à de nombreux diktats, je ne pouvais pas écrire sans aborder les discriminations racistes, islamophobes et sexuelles que subissent les femmes racisées en France. Tout simplement parce qu’il me semble évident que ce soit un enjeu important de la lutte féministe que d’être dans une vision multiculturaliste. Ne pas s’opposer aux lois et comportements qui légitiment les violences que subissent les femmes racisées est une injustice qui me donne le vertige. Comment prôner l’unicité si l’on ne prend pas en compte l’identité de chacune et pire si l’on décide de faire comprendre à certaines femmes qu’elles n’ont pas leur place dans la lutte et la société ?

Il y a quelques semaines, je suis tombée sur une vidéo qui retrace l’évolution de la représentation du corps idéal féminin à travers les décennies. J’ai hésité à la poster ici étant donné qu’elle montre les idéaux occidentaux mais également africains et asiatiques. Alors que soyons clairs, le corps de la femme africaine n’était pas considéré comme idéal de beauté dans l’Europe du XIXe siècle … doux euphémisme (1. la tristement célèbre Saartjie Baartman). Mais de nos jours, dans une grande partie du monde, la représentation du corps idéal féminin s’est appropriée les codes d’autres cultures. Femme aux fesses généreuses, long cheveux lisses, bouches pulpeuses, peau métissée, yeux scandinaves et j’en passe. Cela pourrait nous rassurer et nous pourrions nous dire que les corps des femmes sont enfin représentés de manière diverse.

La Naissance de Vénus, Botticelli, vers 1484. Crédit photo : Musée des Offices / Wikimedia Commons

Cependant, ce corps idéal féminin reste toujours soumis à la blanchité (2.). Ainsi les corps féminins ne doivent pas être trop noirs, métissés suffira, ni trop typés sinon sexualisés, ni trop cachés sinon offensants. Le lien entre les questions du corps féminin et raciales est profondément établi. Nous les femmes, sommes un ensemble de diversité, diverses religions, couleurs, classes sociale, sexualités, origines, corps. Dire que nous avons le même combat serait suffisant de ma part. Je ne connais pas la honte/peur (?) de mes cheveux, ni celle de ma couleur de peau, ni celle de porter un foulard ou un habit africain/asiatique. Je ne connais que celle d’être une femme, avec un corps qui ne rentre pas dans les cases et d’être issue de banlieue. Mais si j’ai bien une possibilité, c’est celle de mettre en lumière des femmes aux expériences diverses. Le pouvoir d’être alliée et d’écouter celles qui parlent de ce sujet avec leurs expériences (3. Podcast Kiffe ta race). Il est ici pour moi important de rappeler que les corps des femmes racisées subissent une pression supplémentaire vis-à-vis des attentes et normes de beauté qu’établie la société.


UN CORPS FÉMININ IDÉAL ?

Dans la vidéo dont je parlais précédemment, on y voit nos corps soumis aux idéaux et aux mœurs, qui elles-mêmes sont en constantes évolutions. Tous ces corps idéaux ne sont que des représentations de la satisfaction sexuelle des hommes. Aujourd’hui, une multitude de femmes ne répond pas à cette demande. Les femmes non-blanches, les femmes grosses, les femmes en situation de handicap, les femmes sans vagin, les femmes avec de la cellulite, les femmes maigres. En soi, qu’importe de ne peut pas répondre aux exigences d’autrui, que faire d’ailleurs. Seulement aujourd’hui, un corps qui ne rentre pas dans le moule sociétal est amené à être invisibilisé et parfois même déshumanisé. Quant aux corps féminins répondant aux attentes, sont eux sexualisés, voire fétichisés pour certains (les femmes non-blanches et les femmes portant un foulard). Il n’y a aucune bonne place, aucun endroit où être considérée comme un être à part entière.

Youtube : Chaine – BuzzFeedVideo

Depuis toute petite je vois la société aduler les corps d’une catégorie de femme tout en méprisant les corps d’une autre catégorie de femme. Et ce par alternance, une année nous aimons un corps type, puis l’année suivante nous aimons son opposé. Un vrai combat pour toutes les femmes qui, du jour au lendemain se retrouvent dénigrées ou bien mise sur un piédestal. Pour toutes ces femmes qui finalement, ne correspondent jamais à ce que l’on attend d’elles. La société ne peut se résoudre à aimer toutes les femmes sans aucune exception. Alors, à ce jour je me demande pourquoi courir après la validation d’autrui au risque d’être rejetée demain ?

Vénus avec l’organiste et un petit chien, Titien, vers 1550. Crédit photo : Musée du Prado / Wikimedia Commons

J’ai demandé aux personnes qui me suivent sur Instagram de me donner la représentation du corps idéal féminin qu’elles ont. La question était complexe et la plupart des gens ont eu des difficultés à répondre. J’ai eu beaucoup de retours qui me signifiaient que le corps idéal est celui dans lequel chaque femme se sent bien et qu’ainsi, ce corps n’existe pas. Ce sont donc ici des représentations, j’insiste sur ce terme. Nous sommes tous.tes influencés.es par les décennies d’injonctions que nous voyions, lisons, entendons partout. Et malgré toutes les meilleures intentions du monde, on n’efface pas une éducation, une culture, une époque de notre manière de penser en un coup de baguette magique. Je ne vais pas tenter de faire une étude sociologique de ces réponses, déjà parce que je ne suis pas compétente dans ce domaine, mais aussi parce que l’échantillon n’est pas significatif pour étayer mes propos. Je vous laisse donc en conclure ce que vous désirez.

La vingtaine de retours que j’ai eu est représentative de mon entourage, classe sociale : populaire – moyenne+ / âge : 25 – 30 ans

Vois-tu ton corps représenté dans chacune de ces descriptions ? Rentres-tu dans toutes ces cases ? Te sens-tu concernée par tous ces idéaux ? Nous ne pouvons pas correspondre à la représentation du corps idéal de tous.tes. Ces idéaux sont individuels et basés sur des critères culturel, d’éducation, d’époque. Ils ne représentent pas ce que nous cherchons et aimons vraiment chez l’autre. S’il y a bien quelque chose que j’aie retenu des retours de ces personnes, c’est qu’il suffit d’avoir conscience que notre représentation du corps féminin idéal est basée sur des normes et pas tant sur notre regard. Puisqu’un corps est bien plus que la chair que nous portons, c’est l’aura et l’esprit qui s’en dégagent qui font ce tout, cet idéal. La beauté est donc imperceptible aux yeux de la norme et saisissable uniquement aux yeux de qui veut la voir.


ÊTRE FEMME, CORPS POLITIQUE

Se regarder dans le miroir et être dépitée parce qu’on ne correspond pas à l’image du corps idéal qu’on nous vend. Se battre corps et âme pour atteindre des goals, des objectifs, des buts qui nous éloigne de nous-mêmes. Avoir pour seule bataille son corps, son reflet, soi-même. Est-ce nécessaire de donner autant d’énergie dans un combat contre soi-même ? Enfiler des gants d’boxe et frapper aussi fort que possible ses cheveux pas assez lisses, ce ventre pas assez mince, ses vergetures, ses cuisses pas assez musclées. Finir avec des bleus à l’estomac, la peau marquée, des cicatrices parfois irréversibles. Donner son énergie dans l’espoir d’atteindre l’idéal d’une société, à qui cela arrange que les femmes vendent leur énergie dans leur image plutôt que dans d’autres domaines. Pour ensuite mieux nous mépriser sous l’œil de la superficialité. Mais la vérité c’est que c’est si facile de reprocher aux femmes : « tu passes 1h dans la salle de bain », « tu as encore dépensé 200 euros en shopping ce mois-ci », « Tu es encore maquillée », « Cesses de vouloir rentrer dans ce 38 alors que tu fais du 40 ». Alors que c’est tout ce que cette société attend de nous. C’est si facile d’être bourreau et de se la jouer à la fois sauveur. C’est si facile de demander aux femmes de répondre aux satisfactions érotiques pour ensuite exiger qu’elles prennent moins de temps, d’argent, d’énergie pour cela. Quelle névrose ! On nous balance sur le marché d’la bonne meuf et il suffit d’un pas de travers pour s’en retrouver exclue. Dure réalité quand on sait que finir sur le banc d’touche c’est prendre le risque d’être reléguée au rang d’indésirable. Et les indésirables on les tue.

Alors, nous avons le choix : soit nous nous battons pour ressembler aux standards qu’on nous impose, à coup d’chassé dans la gueule des femmes plus jolies que nous tout en méprisant les moins bonnes. Soit on apprend à aimer notre corps, à prendre soin de lui et de notre esprit, sans chercher à répondre à ce que l’on attend de nous. Au mieux : gagner en ardeur pour lutter contre celles et ceux qui veulent tuer les indésirables. (Mais ce n’est pas grave si tu ne veux pas lutter, car la bagarre ça fait mal alors repose-toi aussi.♡ )

Pour dire vrai, la lutte peut amener à ne pas se faire que des copains-copines. Mais je n’ai jamais été aussi fière que lorsqu’on m’a insultée de pute quand j’ai ouvert ma bouche face à des propos et comportements sexistes. Alors à toi, jeune homme aux beaux yeux bleus se sentant agressé par une femme qui remet tes propos en question : je suis ta p’tite pute préférée seulement parce que voir une femme qui assume ce qu’elle est et pire, défend son humanité te mets hors de toi. La pute c’est la femme qui refuse les injonctions, c’est la femme qui se découvre et se couvre par choix, c’est la femme qui utilise son pouvoir pour être autonome, indépendante, exister tout simplement. Et les femmes qui vivent, elles effraient les privilégiés.es.

La seule chose que je veux, c’est parcourir le monde sans qu’un regard ne me fasse comprendre que mon corps n’est pas assez bien ni sans un mot qui sexualise mon corps. Je veux marcher sur les terres sans que personne n’accapare mon corps, je veux poser mes yeux sur des vitrines sans avoir l’impression que mon corps ne correspond pas à un modèle idéal. C’est avoir le droit d’exister et d’être aux yeux de tous.tes sans être reléguée au rang d’insignifiant ou d’animal. J’ai cette envie si grande et si menaçante pour certains.es, est-ce une vie inventée, une vie fabulée ? Depuis que j’ai compris que mon corps était un interdit, qu’il représentait une menace et une faiblesse pour beaucoup, j’ai cette envie irrépressible de me lever aussi haut que je le peux. J’ai enfin compris que ce n’était pas à moi de me cacher, de me faire souris ni de rester blottie à l’ombre, puisque mon corps est finalement une arme que l’on veut contrôler. Derrière les débats autour du corps féminin, de sa fécondité, de sa sexualité, de son vêtement, de sa visibilité ou de son invisibilité et de sa satisfaction érotique se cache une implicite politique. Alors, nos corps doivent passer d’instrument de plaisir masculin à instrument politique féministe. Je suis une femme, j’ai le corps politique. Puisque je suis objet de menace et sujet à l’invisibilisation, je vais rester tête levée et regard haut.

Mélodie.


  1. « Saartjie Baartman : on l’appelle « la Vénus Noire » » par Clémence Allezard. France Culture, 28/10/18. https://www.franceculture.fr/emissions/une-histoire-particuliere-un-recit-documentaire-en-deux-parties/phenomenes-22-sarah-baartman-la-venus-noire
  2. « Le concept de la blanchité n’a rien à voir avec la couleur de peau » par Rokhaya Diallo. Slate, 17/09/19. http://www.slate.fr/story/181785/racisme-anti-blancs-blanchite-construction-politique-segregation-etats-unis-nazisme-juifs?utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1568716196
  3. « Podcast Kiffe ta race » par Grace Ly et Rokhaya Diallo, Binge Audio. https://www.binge.audio/category/kiffetarace/

14 commentaires sur “Femmes : quand notre corps se mode et se démode

  1. Magnifique billet ! Ma grand-mère (née dans les années 1920) me disait quand j’avais 17 ans (que j’étais toute mince à l’époque) que sa mère était une belle femme à son époque car elle avait un corps généreux. Et elle rajoute : à l’heure d’aujourd’hui, elle n’aurait plus le même succès !
    Je n’ai jamais oublié ce phrase lâchée entre le fromage et le fruit… évidemment, je ne résiste pas à tous les diktat de mon temps mais des fois, elle me revient et m’apaise.

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    1. C’est si difficile de résister aux injonctions quand on a la pression. Ça m’arrive encore aussi malheureusement … l’idée c’est d’essayer de prendre du recul sur ce qu’on impose à notre corps. Et tenter de comprendre si on en a vraiment envie ou si on répond à quelque chose d’autre … ça prend du temps.

      En tous les cas les dires de ta grand -mère sont précieux et véridique ❤

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  2. Coucou,

    Ton article est très intéressant ! J’avais vu une vidéo il y a quelques années avec les idéaux féminins de chaque décennies, c’était assez fou !

    Chaque personne à son idéal, mais c’est vrai que notre génération a un idéal bien précis dans lequel je ne me reconnait pas forcément !

    Belle journée,
    Laura – Happy Lobster

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    1. Coucou Laura,

      Oui il y a plusieurs vidéos de ce type, je pense notamment à la chaîne https://www.youtube.com/user/GlamVideoStudio qui aborde l’évolution de la mode, des danses, des coiffures etc.
      Aujourd’hui nous sommes dans une période dans laquelle nous osons davantage exprimer nos désaccord et surtout notre droit d’exister même si nous ne correspond pas aux attentes. Et je trouve ça formidable après toutes ces années de silence. Il est donc tout à fait ok de ne pas se reconnaître dans l’idéal actuel ni celui de demain d’ailleurs. 🙂

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  3. Je suis vraiment épatée par ta façon d’aborder ce sujet : je n’aurai jamais réussi à ranger toutes mes idées pour en faire quelque chose de compréhensible. C’est vraiment un beau travail que d’avoir écrit tout ça, de se remettre en question, de réaliser, de s’affirmer, de repenser sa façon de penser elle même vis à vis de son corps et de celui des autres, car comme tu dis, on efface pas facilement ce qu’on a reçu toute notre vie en terme d’éducation de culture…
    Vraiment bravo, je l’ai partagé à un tas de copines.
    Bonne continuation et merci pour ce message

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  4. Chaque personne est unique et toutes les discriminations n’ont donc aucun sens. Chaque personne doit être libre de vivre sans avoir à subir de jugements sur son corps, et si l’on doit vraiment se faire une opinion sur une personne c’est par rapport à ses actes et non par rapport à son sexe, à son orientation sexuelle, à son corps, à sa couleur de peau, à sa nationalité ou à sa religion. De même que l’on tombe normalement amoureux d’une personne pour la globalité de ce qu’elle est, certainement pas pour son corps !
    La société dans son ensemble a une vision affreuse de l’apparence et essaye de nous imposer ce qui doit être beau et ce qui ne doit pas l’être. Cela commence dès l’école où les jugements pleuvent dans tous les sens et peuvent faire beaucoup de mal. Les femmes en sont comme souvent les principales victimes et même les hommes peuvent en souffrir. C’est mon cas et malgré que je n’accorde aucune importance au physique on m’a tellement dit que j’étais laid que je continue de le penser encore aujourd’hui et peut-être même pour toujours, le regard des autres me gêne et je ne me sens pas à l’aise dans la rue ou simplement quand je mange devant quelqu’un.
    Peu importe la personne à qui je parle, quand je commente une tenue sur un article look c’est toujours positif et bienveillant. Je me fiche complètement de la mode, je préfère parler de tout ce que je trouve joli et élégant dans une tenue, et ne pas parler de ce qui ne me plaît pas (c’est très rare d’ailleurs que je n’aime pas quelque chose ^^) car chaque personne porte ce qu’elle veut et a bien raison de le faire. 🙂

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    1. Malheureusement la mode tente aussi de vendre un idéal de beauté, où tout est similaire, aligné, sans cicatrice et sans passé. Tout doit être neuf, dans l’instant, le présent. La mode tente aussi d’imposer ce qui est beau et ne l’est pas. Alors que les vêtements ne sont finalement que superficiels et non représentatifs d’une personne mais seulement de ce que la personne souhaite paraître.

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